Sexy ? Vous avez dit sexy ? Vous aimeriez, hein ! Et bien oui ! D. est sexy ! Avoir D. en face de vous, c’est comme voir l’ange de la mort en personne venir vous enlever votre conscience pour l’enfermer dans un cercueil de verre qu’il s’accrocherait autour du coup. Peut-être est-ce à cause de ses yeux de glace à l’allure provocatrice, peut-être la force de sa fine musculature incite aux rêves de se blottir dans son étreinte ou peut-être est-ce simplement une question d’aura et de charisme… Peu importe ! D. est carrément beau et il le sait. Mais attention ! D. n’est pas mignon ! Un seul regard vous suffirait pour l’accepter et l’affirmer à votre tour. Il y a quelque chose dans son regard, cette bizarre expression indescriptible, et ce petit rictus au coin des lèvres qui font de lui un prédateur. Et pourtant, D. est populaire auprès de ces dames. Si certaines jeunes filles semblent se raviser, inconsciemment averties du danger à peine voilé, d’autres plus matures, ayant soif d’aventure et de danger, se laissent galamment envouter par ce petit bout d’homme qui représente pour elles le plus juteux des fruits les plus défendus. D. se laisse faire, en tire profit, explore à fond les avantages de ce physique. Et même - ou plutôt surtout - nu, les filles seraient bien les dernières à en être déçues ! Il est clair que D. à ce qu’il faut où il le faut. Bref, séducteur le jour, prédateur la nuit, D. a peut-être deux visages mais quoi qu’il en soit, le style ça ne s’apprend pas ! Classe dès les premières lueurs de l’aube et classe aux heures les plus sombres de la nuit, c’est avec des jeans et des chemises que notre petit D. malaimé pare sa vie. Alors, vous laisserez-vous tenter ? Ou alors, aurez-vous le bon sens de refuser ? La question est : est-ce à temps que vous flairerez le danger, car n’oublions pas que la nuit, D. sort toujours masqué !

D. n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un mec sympa, et pour dealer avec lui, il y a certaines règles que l’on doit impérativement respecter, sous peine de… Et bien en fait, il vaut mieux ne pas savoir. C’est simple : si D. ordonne, on obéit. Si D. punit, on s’offre à lui. Si D. pardonne, on le remercie. Mais si D. menace, oui, si D. menace, nul besoin de s’agenouiller et de ramper à ses pieds. Dans ces cas-là, la meilleure chose à faire et de s’incliner et de prier pour que vous puissiez lui donner l’objet de ses souhaits. Ne faites pas l’erreur de croire qu’il n’aura pas le cran de mettre ses menaces à exécution. Il l’aura. D. est un salaud, un tyran, un macho et de surcroit intelligent. S’il n’a pas encore d’emprise sur la pathétique vie politique de votre petit quartier, c’est parce qu’il n’en a pas encore eu l’envie. N’oubliez pas : D. est une ordure, une pourriture qui détruirait votre vie pour une simple bousculade dans le métro ou un regard un peu trop appuyé qui ne lui serait même pas destiné.
Mesdames, et particulièrement vous mesdemoiselles, faites attention à qui rode dans les rues aux heures les plus noires de la nuit. Si quelque chose vous fait peur, fuyez ! Courez ! Aussi vite que vous le pouvez. Si vous avez la bêtise de vous retourner, priez, car il sera déjà trop tard. Il sera déjà là. D. aime les femmes, et il les aime jeunes ! Il les veut, il les a. Toujours ! Et gare à celles qui ne lui cèdent pas : D. ne recule devant rien et surtout pas devant des lois. Il a des alliés partout, des contacts dans chaque grande société, dans les plus infimes comme dans les plus grandes communautés. Ses pions sont ses yeux et ses oreilles et essayer de les soudoyer revient à se condamner. D. les tient. Aussi sûrement qu’une laisse autour de leur petit cou si facile à briser. Il a des arguments… plutôt convaincants. Comment il s’y prend ? Et bien il connaît leurs secrets, même les plus indiscrets et la terreur qu’il leur inspire briserait tous leurs serments de fidélité comme s’ils n’avaient jamais existé. Jamais un tel fléau n’avait régné sur New York aussi silencieusement. Une terreur sans visage. Tout le monde sait qui il est et pourtant personne ne le connaît. Parviendrez-vous à l’éviter, avant de vous retrouver pieds et poings liés ?

Imaginez-vous un enfant choyé, aimé de ses deux parents et bordé chaque soir dans son petit lit douillet. Imaginez les sourires, la voix douce d’une mère qui vous rassure, celle plus profonde d’un père qui vous protège. Imaginez un petit frère dont vous prenez soin et qui vous aime aussi : c’est votre meilleur ami. Une petite maison accueillante et chaleureuse, un petit coin de paradis dans l’univers impitoyable du commun des mortels. Cela fait rêver, n’est-ce pas… Maintenant, imaginez un enfant seul, perdu dans une grande maison froide et sans foyer pour se réchauffer, un requin de père toujours trop occupé par sa malhonnêteté et une mère qui ne vous a jamais regardé. Vous êtes un enfant non désiré. Une créature indigne d’avoir un jour pu exister. Cet enfant, c’est D. Seul le jour et seul la nuit, traversant ses journées dans les ténèbres d’une vie sans intérêt. Pas d’amour, pas de tendresse, pas de vie. Rien qu’une survie panachée d’angoisse et de souffrance. Là où il va, le réconfort n’existe pas. Le bonheur, cet enfant ne le connaîtra pas. Pas temps qu’il ne changera pas, pas tant qu’il ne se révoltera pas. Petit enfant au cœur encore pur et innocent, et pourtant entouré de tant de pourriture et de salissure… Oui, mais petit enfant deviendra grand, et c’est le jour de ses 16 ans que viendra le temps du grand changement. Car D. va grandir, D. va murir et il va découvrir que la destinée ne vaut pas la peine d’être dictée. Il ne se vengera pas de sa mère, cette pauvre folle qui n’a pas eu la décence de quitter celui qui l’a violée. Le dernier regard qu’il lui jeta avant qu’elle ne soit dévorée par un mal intérieur fut débordant de pitié malsaine. Un sentiment qui ne devrait pas exister dans les yeux d’un adolescent. Mais D. n’était pas destiné à suivre la voix ouverte par son cœur d’enfant, ce cœur d’ange corrompu. Le détournement était inévitable mais personne n’aurait pu prévoir que l’angle de ce tournant serait si aigue et étriqué. D. avait atteint le point de non retour. Défiant son père à la première occasion, salissant son image d’homme politique si soigné, terrorisant son lycée par des menaces sans légèreté et commençant à dealer avec la petite racaille d’un univers oublié, D. s’était construit un monde empli de violence et de tout ce qu’il peut y avoir de pire dans la nature humaine. A 17 ans, il découvrit le sexe et se perdit dans ses méandres avec une fille. La première qui avait eu l’audace de l’affronter, la seule qu’il n’avait pas réussi à effrayer, la seule aussi qui avait réussi à percer un brèche- même infime- dans les remparts de roche qui protégeaient son cœur : Ella. A ce moment-là, D. avait entrevu une autre possibilité. Bien cachée, si éloignée qu’il doutait encore, de longue années après, qu’elle eût pu exister. Il aurait pu changer. Mais c’était sans compter sur la mort d’Ella. Séquestrée, violée, puis tuée. Après avoir appris la nouvelle, D. n’avait pu y résister. Les derniers fragments de sa conscience s’étaient tous envolés. Il avait retrouvé l’agresseur et lui avait volé la vie comme si elle avait pu remplacer celle de son amie perdue. Mais ça n’avait pas été le cas. Il avait tué cet homme lentement, il avait vu la souffrance dans ses yeux et s’en était délecté jusqu’à la dernière seconde. Il avait senti le souffle de l’homme et sa propre humanité s’affaiblir et disparaître comme si elles n’avaient jamais existé. Depuis ce jour, D. est celui que tout le monde connaît. Une ombre de la nuit qui se cache derrière un masque et terrorise la ville de New York. Rien ne l’arrête, rien ne l’effraie. D. a le contrôle et ne le lâchera jamais.