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 Ranaissance

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Madison Evans

Madison Evans

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Jan - 14:49

Jamais Madison n'avait autant appréhendé une réponse. Toute son assurance, ainsi que son arrogance, s'était envolée au moment où D avait légèrement reserré son étreinte. La tension grimpait à une vitesse folle, elle etait même quasiment palpable. Mad évitait tout contact visuel avec son interlocuteur, craignant de voir danser une lueur de folie dans les yeux de celui-ci. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait pu dire une telle connerie. Des cupcakes ! Elle lui avait proposé des cupcakes ! C'était l'idée la plus stupide et la plus déplacée qui ait pu exister. Mais Mad n'avait jamais été formée pour faire face à ce genre de situation... Qui pouvait bien l'être ? Qui donc saurait quoi faire si un criminel des plus dangereux se pointait chez lui pour lui exiger quelque chose après avoir tenté de le tuer ? Personne ! La jeune blonde cherchait quelque chose de plus pertinent à dire, à donner à cet homme qui avait l'air d'en attendre beaucoup d'elle. Elle aurait pu lui proposer de l'argent, des objets précieux ou alors une vie de luxe. Mais ce n'était pas ce qui semblait lui manquer. Elle avait bien vu la dernière fois qu'il n'était pas vraiment démuni, et qu'il avait du pouvoir. Alors rien de matériel ne pouvait lui plaire... Non, il semblait vouloir quelque chose d'elle. Quelque chose qu'il ne puisse pas obtenir en claquant des doigts. Et tout ce qu'elle pouvait lui donner dans ce cas là, c'était du temps.

Il commença enfin à réaliser ce qu'elle venait de lui proposer. D'abord un peu éteint, il se réveilla enfin en demandant si elle parlait bien de gâteaux. Elle faillit éclater d'un rire nerveux, puis affirmer que ce n'était pas uniquement pour les enfants. C'était une activité vraiment reposante et qui demandait un vrai sens de l'esthétique et de vrais compétences artistiques. Et elle n'était pas peu fière de ses oeuvres culinaires. Elle fut tirée de ses pensées quand D se mit lui aussi à rire. Mais pas d'un rire franc ou cruel. Il pouffait de rire. Plus personne ne pouffait de rire dépassé l'âge de la majorité !

- Eh bien soit ! Faisons ces cupcakes ! Et qu'il ne soit pas dit que D reculedevant des pâtisseries !

Madison n'en revenait pas. Non seulement il acceptait sa proposition, mais en plus il la prenait avec le sourire ! Et puis c'était quoi ce mini trip de parler de lui à la troisième personne ? Quel élan de narcissisme ! Elle se promit de se moquer de cela plus tard.
Elle se dégagea doucement de son emprise, et lui proposa de la suivre donc à l'intérieur. Elle s'engouffra dans l'immense demeure des Evans sans regarder s'il la soulevait. Elle etait trop soulagée pour faire attention à autre chose. Dans la cuisine spacieuse du deuxième étage, elle se mur à sortir tous les ingrédients nécessaires pour la préparation de la pâte à gâteau. Elle pensait à la cuisinière qui se demanderait le lendemain pourquoi la reine Madison s'était décidée à faire des cupcakes à deux heures du matin. Elle ouvrit le livre de cuisine à la page devant D qui la contemplait, l'air visiblement amusé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle, un demi sourire aux lèvres. Puis après avoir brièvement détaillé D, elle s'aperçut que son bras saignait. Mais ce n'etait pas une petite egratinure, c'était une vrai entaille assez longue et profonde. Elle eut un haut le coeur à la vue du sang séché sur son bras et sa chemise. Putain ! Mais tu es blessé ! Et ça a l'air assez inquiétant !
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D. Night

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeVen 10 Fév - 15:48

D. pénétra avec réticnce dans la grande cuisine. C'était un endroit qu'il n'aimait pas, qu'il n'avait jamais aimé. Durant son enfance, cette époque maudite, il avait trop souvent dîné seul dans cette vaste salle froide et sans couleur dans laquelle le moindre petit bruit, défiguré et distordu par une ambiance morbide, se transformait en cataclysme. Mais bizarrement, chez Madison, cette pièce ne semblait ni froide, ni terne, et la belle jeune femme se mouvait avec grâce et aisance, filant d'un placard à l'autre sans la moindre hésitation et se saisissant avec précision des ingrédients d'une quelconque recette magique. D. sétonnait de cette facilité tout autant que de ce qui la motivait. Comment cette fille, qui pouvait s'offrir les meilleurs restaurateurs et les plus réputés chefs pâtissiers, pouvait-elle avoir l'air si heureuse de confectionner ces... cupcakes - le mot avait toujours beaucoup trop de mal à passer, même en pensée - avec lui. Elle était étrange. Et radieuse. Merveilleuse.
Soudain, elle se retourna et le vit, replié dans un coin de la cuisine avec sur elle son regard de fauve contemplant sa proie d'un regard amusé.


- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle.

Mais D. n'avait pas l'intention de lui répondre et son regard s'approfondit, énigmatique et supérieur. Cet aspect-là de sa personne, elle ne le remarqua même pas. Son attention était descendue plus bas et elle n'avait d'yeux que pour une partie de son anatomie : ses bras. D. suivit son regard avec méfiance et se sentit immédiatement mal à l'aise. Ses plaies s'étaient rouvertes et le sang s'écoulait d'une longue estafilade en un mince filet qui glissait sur le sol carrelé. Il pensa le temps d'une fraction de seconde au carnage honteux qu'il avait opéré dans sa chambre et perdit contenance.

- Oh ! s'exclama-t-il. J'appèlerai quelqu'un pour nettoyer. Je ferai... remplacer... ce que j'ai...

Mais elle n'écoutait pas, elle semblait obnubilée par autre chose et D. était prêt à parier qu'elle ne s'était même pas aperçue qu'il avait parlé.

- Putain ! Mais tu es blessé ! glapit-elle. Et ça a l'air assez inquiétant !

Elle s'approcha pour voir les dégats malgré son air aussi choqué que nauséeux mais D. s'esquiva.

- Ce n'est rien, s'empressa-t-il de préciser. J'ai... l'habitude.

Et il alla même jusqu'à ôter ses bras de sa vue. Alors, elle lui lança un regard - le regard. Celui qu'on les mères devant leurs enfants qui arpentent la mauvaise voie et poussent le bouchon un peu trop loin. Mais celui de Madison avait quelque chose de plus dur, de déterminé, quelque chose qui lui fit fermer son clapet et lever les mains en signe de rémission. Il les tendit ensuite à la jeune femme pour qu'elle puisse les examiner et fut surpris de ne sentir aucun dégoût dans son regard lorsqu'elle toucha ses plaies à vif. Au contraire, elle semblait fascinée, et concernée, presque... inquiète ou angoissée. Ses doigts étaient doux au toucher et malgré la douleur sous-jacente, il sentait leur chaleur sur sa peau.
Elle leva soudain les yeux et lui dit :


- Viens !

Et elle l'entraîna sans un mot vers la salle de bain.
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Madison Evans

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Fév - 15:47

Il tenta tant bien que mal de minimiser son état, de la dissuader de l'examiner, mais Madison ne comptait pas en rester là. Elle posa ses mains sur ses hanches et prit l'air courroucé d'une maman. Elle mit toute sa détermination dans son regard et attendit que D cesse de faire l'enfant. Elle devait vraiment avoir l'air intimidante, car celui-ci céda et lui montra ses bras. Il avait l'air gêné, comme s'il avait fait une bêtise, et Madison pensa à la chambre saccagée. Ce carnage devait être la cause de ses blessures. Elle put observer de plus près les plaies du jeune homme, et tout dégoût avait disparu. Elle était vraiment inquiète. Finalement, elle le tira derrière elle vers sa salle de bains. C'était une vaste pièce à l'ambiance très zen. La décoratrice avait tout agencé pour que ce soit le plus confortable possible, tout en respectant les règles du feng shui. Les couleurs étaient plutôt neutres et beaucoup de plantes décoraient la pièce. Selon Magda Evans, sa mère, c'est pour empêcher le mauvais Chi de stagner. Madison s'en foutait pas mal du Chi ou de n'importe quoi, elle aimait cette pièce parce que c'était le seul endroit qui inspirait vraiment la détente. Elle était toute équipée, avec une énorme baignoire qui aurait pu accueillir cinq personnes et une cabine de douche presque aussi large. Un miroir recouvrait un pan entier de mur, et le mur d'en face était occupé de longues étagères où trônaient diverses flacons, bouteilles et autres produits de beauté. Un peignoir blanc portait les initiales de la jeune fille, et à côté du porte serviette, il y avait une petite armoire vers laquelle Madison se dirigea. Elle força D à s'asseoir sur les marches qui précédaient la baignoire pendant qu'elle sortait de quoi désinfecter les plaies. Un boite de lingettes nettoyante pour enlever le sang séché, un spray désinfectant pour s'occuper de la vilaine entaille, et enfin de quoi bander les blessures. Elle se tourna vers D, avec tout son attirail dans les mains et lui sourit.

- Allez, on va soigner tout ça ! fit-elle en rigolant.

Mais quand elle approcha la lingette nettoyante de son bras, D eut un mouvement de recul. Madison haussa un sourcil en le regardant. Elle voyait bien qu'il était réticent et elle faillit éclater de rire. Elle se voyait bien le railler toute sa vie : Bah alors, le grand méchant loup a peur du petit chaperon rouge ?

- Eh... je vais pas te manger. Tout ira bien.

Elle insista sur cette dernière phrase avec le ton de maman poule. Puis pour lui prouver qu'elle ne lui ferait aucun mal, elle lui prit très doucement la main, et ses doigts remontèrent le bras du jeune homme puis elle l'empoigna avec douceur et commença avec délicatesse à nettoyer le sang. Elle levait de temps en temps les yeux vers lui pour voir sa réaction, mais il arborait un visage calme, impassible. Alors elle s'empara du spray désinfectant, et esquissa petit sourire sadique quand elle vaporisa la substance sur les plaies de D.

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mar - 9:53

D. observa son reflet dans le miroir gigantesque qui lui faisait face. Il vit un jeune homme, celui qu'il ne reconnaissait plus ces derniers temps, le regard vide et docilement assis sur les petites marches menant à une baignoire presque assez grande pour pouvoir être qualifiée de piscine. Pas de doute ! Cette pièce avait beau paraître sobre avec ses couleurs pastelles et son apsect épuré, elle n'en demeurait pas moins à la hauteur de la vanité de ses principaux occupants ! Mais D. n'en avait cure. Son regard glissa de son image à celle de Madison, qui s'affairait près des placards. Ses yeux effleurèrent ses courbes généreuses avant de remonter sagement vers son visage, mais le mal était fait. Il avait envie d'elle, de sa peau sur la sienne, de son souffle au creux de son cou, de ses formes sous ses mains... Son regard se troubla et il dut détourner le regard lorsqu'elle s'approcha, de peur qu'elle ne voit dans ses yeux une raison de fuire qui leur rendrait les choses beaucoup plus difficiles.

- Allez, on va soigner tout ça ! fit-elle en rigolant.

Dieu merci, elle n'avait rien remarqué, et vint s'installer près de lui mais lorsqu'elle brandit sa lingette nettoyante sous le nez de D., celui-ci ne put se retenir de tressaillir. Non pas parce qu'il avait peur des picottis insignifiants de ladite lingette - après tout, dans sa vie, D s'était souvent battu , avait saigné, mais ne s'était jamais inquiété de la gravité de ses blessures ni plaint d'aucune souffrance - mais plutôt parce qu'il craignait de ne pouvoir se retenir si elle le touchait.

- Eh... je vais pas te manger, déclara-t-elle. Tout ira bien.

D. eut envie de rire mais il se cacha derrière un visage contrit, comme s'il avait eut honte de sa faiblesse. Si elle savait à quel point elle se méprenait ! C'était lui qui allait la manger, la dévorer et s'emparer d'elle de sorte qu'elle ne puisse plus jamais s'échapper... Mais pas encore... "Patience !" lui criait son esprit. Il fit un effort surhumain pour rester maître de lui-même et mimer une attitude calme et rassurante. Il émit même un grognement de "surprise" lorsqu'elle vaporisa le spray sur ses plaies avec une lueur sadique dans les yeux. Il ne dit rien mais se promit de lui faire payer cette lueur lorsque le moment viendrait. A sa façon. Après tout, ils jouaient tous les deux à un jeu dangereux, fait d'intimidation et de domination ; et s'il était devenu mou en sa présence, si le temps adoucissait sa nature épineuse, en polissait les angles de sorte qu'il perde de sa substance et de sa volonté, le moment était presque venu de mettre un terme à ces enfantillages. Il allait redevenir lui-même, manipulateur et calculateur, en un mot : supérieur. Madison était la souris, il était le chat et il allait s'amuser avec sa proie.

- Pourquoi ? demanda-t-il soudain. Pourquoi est-ce que tu as décidé de me soigner ? Est-ce qu'il n'aurait pas été plus facile pour toi de me laisser me vider de mon sang sur le carrelage de ta cuisine ? Tu ne me veux pas... de mal ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Mar - 18:05

Pourquoi ? Il osait se demander pourquoi ? C'est vrai ça... pourquoi ? Quand on y réfléchit bien, y a aucune raison valable pour qu'elle soit gentille avec lui. Il s'était introduit chez elle, l'avait violenté, avait tenté de la tuer, et avait même mis à sac une chambre où la valeur des objets qui s'y retrouvaient dépassaient le salaire annuel d'un américain qui a une situation moyenne. Elle aurait pu s'indigner depuis le début, le laisser partir et s'enfermer à vie dans cette grande demeure où rien ni personne n'aurait pu l'atteindre, si ce n'est la solitude.

Elle se releva et tenta de paraître impassible, et sans un mot, elle rangea tous les produits qu'elle avait utilisé. Elle réfléchit enfin à la dernière question que D avait posé... Ne lui voulait-elle pas de mal ? Après ce qu'elle avait enduré, Madison n'avait-elle pas un soupçon de haine à son égard ? Définitivement non. Elle n'avait jamais vraiment haï personne. Elle avait souvent méprisé, ignoré, envié, mais jamais elle n'avait ressenti de haine pour quelqu'un. Elle jeta furtivement un regard vers D, puis regarda ses mains. Elle se sentait un peu insultée qu'il pense qu'elle soit animée par des désirs de vengeance ou quoique ce soit. Elle n'était finalement pas de ce genre. Certes elle pouvait se montrer hautaine, froide avec les gens qui ne sont pas de sa condition, et assez explosive, mais Madison était toujours humaine et pleine de bonne volonté, malgré son ambition dévorante. Elle ne souhaitait de malheur à personne, tout simplement parce qu'elle était trop accoutumée à celui-ci. Et que personne ne vienne lui dire qu'elle avait tout pour être heureuse, car elle vous arracherait les yeux pour cette remarque. Oui elle était riche, oui elle était belle, elle avait aussi Manhattan à ses pieds, et toute la gloire devant elle, mais elle n'avait personne avec qui partager cette gloire. Des amis ? Ces gosses riches qu'elle fréquentait étaient-ils ses amis ? Non, ce sont juste des gens qu'elle doit fréquenter parce qu'ils sont comme elles. L'amour ? Elle le connait bien, mais il semblerait qu'en ce moment, elle perde Jeff de plus en plus, et même tout l'argent du monde ne le lui ramènera pas. Alors à quelle moment pouvait-elle trouver le bonheur quand depuis toujours, autour d'elle, les gens étaient intéressés, hypocrites et cherchaient plus son argent que sa compagnie. Elle n'avait fait que simuler le bonheur tout au long de sa vie. Alors comment pourrait-elle souhaiter ça à quelqu'un d'autre ?

Elle se retourna, prit une profonde inspiration et le regarda d'un air dur.

- Si c'est ce que tu attends de moi, tu seras déçu, car je ne te ferai pas ce plaisir.

Elle se dirigea vers la porte, consciente que ce geste serait comme un affront pour lui, puis elle lâcha avec désinvolture sans même se retourner :

- Tu peux prendre une douche si tu veux, je serai dans la cuisine, et je te ferai un café, sauf si tu as peur que j'y mette du poison.
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D. Night

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeLun 9 Avr - 11:56

L'insulte était trop flagrante, la tentation trop importante. D. se leva d'un bond pour la plaquer contre le mur. Et corriger son insolence. Il la fixa de son regard si sombre et si dur et demanda d'une voix provocante :

- Et là ? Tu ne me veux toujours aucun mal ?

Intérieurement, il jubilait. Il avait envie de jouer, de manipuler, de prouver une fois encore à quel point il était fort. Mais son petit coup de théâtre, quoiqu'extrêmement divertissant, tourna court trop brusquement. Il n'eut jamais l'effet escompté chez Madison, il n'atteint jamais son but. La menace avait claqué dans l'air, implacable, mais seul le silence avait daigné lui répondre. Le regard qu'affichait la belle Madison n'exprimait ni haine, ni horreur et se tenait encore bien loin la terreur. Indescriptible et posée, elle était comme lasse, ou blasée. Elle représentait pendant ces quelques secondes l'effroyable compagne contre laquelle D. se battait depuis son enfance : l'indifférence. Cette créature sournoise et étouffante qui anéantissait sans même avoir attaqué, cette concurrence déloyale à tous ceux qui voulaient en découdre et triompher, un échec cuisant inspirant la honte et la haine, tranchant dans l'âme de l'adversaire pour lui crier son infériorité. D. trembla silencieusement et ses doigts se resserrèrent dangereusement autour du coup de sa "protégée". Le détachement dont Madison fit preuve attisa sa fureur. Une fureur presque aveuglante qui faillit lui faire perdre beaucoup plus que son calme de façade. L'envie irrésistible de la gifler remonta de ses entrailles et le temps d'un battement de cil, il ressentit l'ivresse de la vengeance. Des images de poings frappant la chair s'imposèrent à son esprit et la douce musique d'innombrables os brisés sous ses assauts teinta à ses oreilles. Apaisante. L'affront était trop grand, si grand, et une revanche le tentait tant... Son poing se leva, inéluctablement, mais n'atteint jamais sa cible. A l'instant crucial, durant cette fraction de seconde où tout se joue avant de basculer de l'autre côté du point de non retour, ses doigts se décrispèrent et sa main redescendit tout doucement, aussi souple et légère qu'un pétale en perdition dans la tourmente. Il la relâcha sans un mot, presque déçu de sa propre attitude, battant en retraite devant son regard énigmatique, s'inclinant pour la première fois de sa vie devant son adversaire sans avoir rien tenté pour triompher. Vaincu, il attendit qu'elle sorte pour se débarrassa de ses vêtements. Il posa soigneusement son jean sur le rebord du lavabo mais son T-shirt, poisseux de sang, finit à ses pieds comme un simple déchet. Inutilisable. Il soupira et se glissa dans la cabine de douche pour en ressortir quelques minutes plus tard, propre et détendu. Nu. Et sans l'ombre d'une serviette à l'horizon. Il farfouilla au hasard et sans succès dans les placards puis finit par ouvrir un tiroir dont le contenu attira son attention. De la lingerie. Séduisante. Provocante. Intrigante. Sans y penser, il se saisit d'une pièce de tissu pourpre et plissa les yeux, incapable de comprendre dans quel sens l'ouvrage pouvait ne serait-ce qu'être enfilé. C'est alors que l'impensable se produisit : la porte s'ouvrit. Madison entra, marmonnant quelque chose à propos d'une serviette dans un placard, mais ses mots se perdirent dans le silence. D. ne put s'empêcher de s'imaginer ce qu'elle voyait : il était nu, l'eau ruisselant encore sur sa peau pâle, une de ses culottes dans une main et l'autre dans le tiroir. Mortifié, il s'était figé. "Ca va chauffer !" eut-il le temps de penser. Il ne savait pas encore dans quel sens il devait prendre ce terme, perdu quelque part entre l'envie de meurtre et celle d'aimer, mais une chose était certaine, quoi qu'il puisse se passer, il n'y avait aucun doute : ça allait chauffer.
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Madison Evans

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Avr - 14:03

Madison s'était mentalement représentée toutes les issues possibles, et elle avait commencé à se préparer en vue d'une attaque. Elle devait apprendre à maîtriser l’ascenseur émotionnel dans lequel elle plongeait à chaque fois qu'il s'approchait d'elle. Pour rester sereine, elle se figurait des paysages apaisants, des visages calmes et souriants, des évènements heureux et tout ce qui pourrait l'empêcher de perdre le contrôle. A chaque fois qu'elle était terrifiée, la peur phagocytait tous ses sens, et son immobilité forcée profitait à D. Mais plus maintenant !
Quand D bondit sur elle, elle était prête. Il la plaqua contre le mur, et elle ignora la douleur, se concentrant sur ses paysages sereins. Elle soutint le regard dur du jeune homme avec force, mais au fond, elle le craignait comme jamais. Alors elle s'accrochait désespérément à sa toute nouvelle conviction : "Il ne me fera pas de mal." Elle souhaitait y croire jusqu'à s'en déchirer le coeur, désirant être habitée toute entière par cette affirmation qui la reliait à un infime espoir de vie.

"Et là, tu ne me veux toujours aucun mal ?"

Madison resta imperturbable, consciente que la moindre faiblesse attiserait l'envie de D de jouer avec elle. Elle ne voulait plus jouer, ou du moins, plus à ce jeu dangereux dont une des issues pourrait être sa mort. Elle tenta de chasser les images de son corps éteint, pour retourner à son paysage paradisiaque.

D la dominait largement, et il n'avait pas besoin d'être brutal avec elle pour l'impressionner. Au contraire, maintenant qu'elle était convaincue qu'il ne lui ferait pas de mal, cette démonstration de force ne lui faisait plus d'effet. Et cette lassitude soudaine semble animer la fureur de D. L'indifférence qu'elle manifestait avait réveillé la lueur de folie dans ses yeux sombres. Il resserra sa prise sur le fragile cou de Madison, déjà marqué par ce même agresseur. La jeune fille se mordit l'intérieur des joues pour ne pas laisser paraître la souffrance que lui infligeait ce contact. Son coup était encore douloureux, sa hanche aussi, ses poignets et chevilles étaient encore marquées par la corde qui la retenait, et elle allait se réveiller le lendemain avec des bleus sur tout le corps, témoins indésirables de toute la violence qu'elle avait subie. Elle sortit de ses pensées quand elle vit le poing de D s'élever, prêt à abattre sa récente conviction, prêt à abîmer son visage déjà ravagé, mais toujours si beau. Madison continua à jouer l'indifférence, et respirant la dignité, droite, captivante toujours, elle lui offrit son visage.

Et aussi soudainement qu'elle était arrivée, la fureur de D disparut. Étonnée, la jeune fille ne demanda pas son reste et sortit de la salle de bains, soulagée. Elle se dirigea vers la cuisine tout ressassant la scène, cet affrontement qu'elle avait vraisemblablement remportée. Elle se félicita de sa maîtrise de soi, de cette petite victoire sur D, et réalisa qu'elle avait peut-être une influence sur lui. Ou alors, il attendait le plus longtemps possible avant de la tuer, jouant avec ses nerfs et sa résistance. Mais Madison préféra ignorer cette deuxième théorie. Dans la cuisine, les ingrédients de cuisine étaient encore posés sur le comptoir en inox, mais la jeune fille les rangea rapidement, abandonnant cette idée stupide de faire des gâteaux. C'était encore là une preuve de son jeune âge, de son incapacité à gérer des problèmes adultes. Quoique, se retrouver avec un criminel sous son toit ne devait pas être vraiment un problème récurrent...

Elle s'aperçut après coup que son chemisier était collant à cause des sueurs froides et qu'il était tâché de sang. Le sang de D. Madison se promit d'ailleurs, de lui faire avouer son prénom, quoiqu'il en coûte. Le mystère autour de cette lettre était trop grand et trop pressant, et elle était agacé de ne savoir rien d'autres qu'une lettre. Elle réfléchit à la manière dont elle allait aborder la question sans le brusquer tout en changeant de haut. Elle attrapa un débardeur noir, en fait, le premier vêtement qui lui était tombé sous la main, et l'enfila sans faire attention au décolleté un peu révélateur. La pile de serviettes propres et repassées qu'elle observait lui rappela alors qu'Olga n'avait pas changé celles de la salle de bains, la même où D se lavait. Elle pesta contre sa femme de ménage trop pressée d'aller en week et s'empara d'une serviette pour l'amener à D. Elle ne voulait pas qu'il s'essuie avec son peignoir, c'était trop... dérangeant. Mais la scène qui l'attendait était bien plus improbable. Elle n'eut pas le temps de finir d'annoncer son entrée, car elle avait été coupée net par la vue de D farfouillant dans son tiroir à sous vêtement. Il tenait à la main un de ses bas Victoria's Secret, pris la main dans le sac - ou plutôt dans la culotte - et Madison fut encore plus choquée en le voyant accomplir ses méfaits complètement nu.
Elle céda aussitôt à la colère, ne sachant pas comment réagir autrement.

- ESPECE DE... DE PSYCHOPATHE PERVERS ! hurla-t-elle en s'approchant de lui.

Elle lui balança la serviette pour qu'il se couvre et lui retira son string des mains, avec un air visiblement dégoûté. Elle se posta devant le tiroir comme un chien de garde.

- Nan mais ça va pas ? Faut être taré pour fouiller comme ça dans les affaires intimes des filles !

Elle l'observa attendant une réponse, mais n'étant pas sûr de pouvoir l'entendre. Il avait un air de petit garçon qu'on venait de prendre en train de faire une bêtise, mais elle n'avait plus du tout aucun attendrissement maternel, elle avait plutôt l'air d'une furie prête à déchiqueter D.
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D. Night

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Mai - 19:09

Le sang de D. se glaça dans ses veines et il se figea dans l'attente de la tempête à venir. Inévitable. L'histoire était mortellement simple, et fondamentalement compliquée... Que pouvait-il dire pour sa défense ? Que pouvait-il bien inventer ? Tout semblait inutile car aucune vérité ne saurait étancher la fureur que D. lisait dans les yeux de sa petite protégée. Elle avait soif de conflit et envie d'étincelles, elle voulait exploser, elle voulait enrager, elle avait très certainement l'intention de tout lui reprocher et de lui faire regretter... Mais de tout cela, il s'en fichait. Il pouvait l'accepter, tout endurer, tout supporter, mais il y avait quand même dans toute cette histoire un petit quelque chose qui le gênait, un petit détail, une broutille, un simple élément qui pourrait en un déclic lui faire perdre son sang froid. D. était un criminel, un salaud, il était coupable et était jugeable, mais il y avait un rôle qu'il n'endosserait jamais : celui de victime sous une colère injustifiée. Subir sa fureur, c'était une chose. Il pouvait gérer. Sans soucis, sans état d'âme. Mais subir sa fureur sans l'avoir méritée... Voilà qui ne manquerait pas de le faire rager. Oui, sans conteste, il y avait certaines choses que Madison se devait de savoir : pour une fois, D. était innocent.Il n'avait jamais eu l'intention de farfouiller dans ses sous-vêtements. Jamais ! Et quand on y réfléchissait, ce grand malentendu était l'image même de la simplicité : il n'avait pas de serviette - elle l'avait oubliée -, et il en cherchait une. Par la suite, ce n'était absolument pas de sa faute si la qualité de ce qu'il avait trouvé dans le placard aux mille trésors était parvenu à le détourner de son but initial ! Selon lui, il n'y avait vraiment pas de quoi en faire un fromage. Mais malheureusement, Madison ne semblait pas de cet avis. Au contraire, vu son hurlement suintant la haine et le mépris, elle semblait plus que prête à fournir à la ville sa ration de produits laitiers pour toute l'année...
Elle lui lança une serviette - l'objet tant convoité - et lui arracha le morceau de dentelle rouge des mains avant d'adopter une posture agressive, telle une lionne féroce protégeant ce qu'elle a de plus précieux. Bien que l'instinct maternel ne puisse être comparé à la pudeur excessive dont savent faire preuve même les plus osées des femmes, le danger restait le même. Et traiter avec Madison ne présageait jamais de victoire telle que celles auxquelles il était habitué. Rien n'était gagné d'avance. Pire, les chances de réussite étaient minces. Cruellement réduites. Il ne voulait pas lui faire de mal et l'intimidation ne marchait plus, que pouvait-il inventer de plus pour qu'elle se tienne tranquille et n'aiguise en rien ses envies de meurtre et sa soif de sang ? Il devait changer de tactique, il n'y avait rien de plus clair dans son esprit.
Si quelques secondes plus tôt, il s'était senti d'humeur à contre-attaquer, il préféra finalement se calmer et feindre la gêne, ou la honte. Il se recroquevilla sur lui-même, les épaules basses et le menton rentré, les yeux hésitants et fuyants, vacillants entre l'effroi et la supplique muette.
Il para la serviette que Madame-La-Furie lui lança et leva les mains en signe de reddition. Il savait ce qu'elle voyait, il s'était entraîné. Pour tout autre que lui même, il n'en menait pas large. Il avait plutôt l'air d'avoir été pris en flagrant délit de vol de bonbons à l'épicerie du coin.
Et stratégiquement, pour ne pas l'énerver davantage, il préféra répondre de façon concise et avec honnêteté plutôt que de s'épancher en de longues explications inutiles ou de laisser transparaître la supériorité qui vivait en lui, aussi tangible qu'une créature de chaire et de sang.


- Serviette, finit-il par dire. Je cherchais une serviette, et... je me suis laissé distraire...

Certes, s'arrêter là lui semblait incomplet, trop sage et cruellement imparfait, trop loin de la perversion provocante de son esprit et du plaisir de choquer qu'il affectionnait tant, mais devant la lueur qui s'alluma dans le regard de Madison, il se félicita de sa prudence. Elle semblait déchaînée.
Devant cette réaction, D voulut reculer mais ce fut l'erreur de trop. Une erreur fatale. Il se prit les pieds dans sa serviette trop longue et la vit glisser vers le sol tandis qu'il se maudissait de ne rein pouvoir faire pour l'en empêcher. Il dévoila une fois de plus son corps parfait aux yeux de qui voudrait bien le regarder, mais ses yeux à lui s'ouvrirent en grand, et craignant de tout son être la réaction de Madison, il bafouilla les excuses qui se bousculaient sur sa langue comme si le temps avait entamé une course contre ses mots. Il voulut se couvrir, mais soudain ses pupilles se mirent à rétrécir et la tête lui tourna. Il vit flou, tituba. Le sang cognant à ses tempes, il dut se faire violence et mobiliser la moindre parcelle de volonté encore disponible pour ne pas s'effondrer. Ses idées se mêlèrent les unes aux autres, se délitaient dans l'air ambiant. Il s'égarait.
Peut-être avait-il sous-estimé la quantité de sang qu'il avait perdue... ou peut-être la faim qui le taraudait depuis si longtemps déjà et dont il avait fait abstraction par habitude s'était-elle offusquée d'avoir été trop longtemps ignorée... Toujours est-il qu'il se sentait lentement sombrer.
Ses sens s'émoussaient peu à peu, sa conscience s'éteignait. Et ici et maintenant, comme dans chaque situation extrême qu'il avait eue à vivre, sa dernière pensée restait inchangée : se mettre à l'abri, en sécurité, et ce en sachant que pour le faire le temps lui était compté. Aussitôt, toute son attention se concentra sur Ella...ou Madison. Sur sa princesse ou son ange, sur sa protégée, son havre de paix. Il ne savait plus et il s'en fichait.
Il avait beau sentir les ondes d'agressivité émaner de sa personne, voir les signaux d'alarme qu'elle lui envoyait, il avait beau sentir qu'il était rejeté, rien n'y faisait. Les dernières cellules grises qui parvenaient encore à le tenir éveillé le savaient : avec elle il serait en sécurité.
I fit un pas en avant. Tituba. Et Madison ouvrait de grands yeux. Elle semblait dire quelque chose. Elle agitait devant elle ses magnifiques petites menottes comme pour l'empêcher de s'approcher davantage, mais il n'en avait cure. Pire, son cerveau défectueux pris cela pour une invitation, une incitation à la rejoindre. Il tenta un nouveau pas mais l'ombre se souleva et l'obscurité devint aveuglante. Il s'écroula. Sur elle.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Mai - 12:03

Elle le vit s’affaisser et adopter une posture défensive. Bon point. Il avait plutôt intérêt à se faire petit. Madison put reprendre son souffle quand il se couvrit du mieux qu’il put. Cette conversation pourrait peut-être reprendre une tournure normale maintenant que le niveau d’embarras avait diminué. Si la jeune fille n’était pas aussi remontée, elle aurait presque pu s’attendrir devant son air de petit garçon sans défense. Mais elle n’avait toujours pas digéré la fouille quelque peu perverse de D et n’était pas prête à lui pardonner. Au moment où elle se rendit compte que cette pensée était absurde, parce que D avait bien plus à se faire pardonner qu’une simple inspection de ses dessous, il ouvrit il la bouche pour se justifier.

- Serviette. Je cherchais une serviette, et... je me suis laissé distraire...

C’est tout ce qu’il avait à dire pour sa défense ? Pas de grand discours de méchant qui débite son plan diabolique ? Pas de tentative d’intimidation ? Juste ça ? Elle devait vraiment avoir l’air en furie pour qu’il se renferme ainsi. Et puis ça voulait dire quoi ça « Je me suis laissé distraire ? » Quel genre d’homme se distrayait en explorant des sous vêtements féminins ? Bon, elle dut admettre qu’ils devaient tous le faire. Mais ça n’empêchait pas cet acte d’être dégoûtant quand même. Elle décroisa ses bras et s’était redressée. D dut prendre ce geste comme une tentative d’attaque, car il recula pour se mettre à l’abri. Mauvais point. Car encore une fois la serviette fit des siennes et glissa vers le sol, découvrant au passage le corps de D. Madison détourna les yeux par réflexe.

- Est-ce vraiment impossible de rester habillé plus de cinq minutes dans cette maison ? marmonna-t-elle.

Elle repensa immédiatement à Crystal, la fiancée de son frère, qui elle aussi avait tendance à se balader dévêtue dans leur résidence. Malgré l’immensité de leur maison, Madison tombait toujours sur une de ces virées nudistes. Bien sûr, Crystal n’était pas dégueulasse à regarder, bien au contraire, mais ce n’était pas non plus un plaisir pour la jeune fille de découvrir sa belle sœur dans son plus simple apparat. Elle gardait ensuite dans la tête des images bizarres pendant des semaines. Mais avec Crystal c’était beaucoup moins embarrassant, car elle au moins n’avait jamais kidnappé ni séquestré Madison et n’avait jamais tenté de l’étrangler. Là, voir son agresseur ainsi en tenue d’Adam, c’était carrément tordu et dérangeant.

D marmonna ce qui semblait être des excuses avant de vaciller puis carrément tituber. La jeune fille se força à le regarder quand elle comprit qu’il n’allait plus très bien. Elle s’enquit de son état par un banal « Ca va ? » mais il ne répondait pas. Mad le voyait pâlir, le regard soudain vide. Il fit un pas vers elle, enfin tituba vers elle. Elle recula instinctivement.

- C’est vraiment pas le moment de faire une crise là ! Eh puis je connais pas mes gestes de premiers secours ! lança-t-elle en lui faisant signe de reculer.

Mais apparemment il ne devait pas comprendre exactement ce geste, car il s’effondra sur elle. Elle tomba également, entrainée dans la chute.

- Merde à la fin ! Ce genre de conneries, ça n’arrive qu'au cinéma, pas dans la vraie vie ! s’indigna-t-elle. Elle tapota frénétiquement l’épaule de D. Si c’est une blague, ce n’est pas drôle du tout.

Elle réalisa qu’il était vraiment inconscient. Vraiment, il y avait mieux comme situation que d’être enfouie sous un criminel complètement nu dans sa salle de bains. Elle se dégagea non sans efforts et se releva pour évaluer la situation.

- Bon. Je fais comment moi maintenant ?

Elle se sentait obligée de se parler pour contenir le stress. Elle ne devait pas paniquer et trouver une solution. Le trainer dans une chambre ? Appeler les secours ? La première option était à bannir. Après le carnage qu’il avait causé dans une des chambres d’amis, elle préférait garder un œil sur lui. La deuxième option était complètement inenvisageable. Comment expliquer qu’un homme dont elle ne connaissait pas le nom se trouvait chez elle complètement nu et qu’il s’était sûrement évanoui parce qu’il s’était blessé en massacrant des meubles ?

- Bon, ben je vais devoir te trainer... Sur le canapé.

Elle s’accroupit et lui passa un peu d’eau sur le visage, en espérant naïvement que ce serait le remède miracle à ce coma. Mais il ne bougea même pas un cil et sa respiration était toujours régulière. Damn. Au moins, il avait l’air tranquille. Madison prit une profonde inspiration et le recouvrit avec la serviette. Puis elle le prit par les deux bras et le traina jusqu’au salon. Elle ne pouvait s’empêcher de maudire le poids des corps inconscients, surtout quand elle dut le lever pour l’allonger sur le canapé. Elle s’effondra ensuite dans le fauteuil voisin pour faire un bilan de la situation. L'espace d'un instant, elle tenta de se convaincre que ce n'était qu'un mauvais rêve et qu'elle allait se réveiller dans son lit, comme tous les matins, avec aucun souvenir de ce cauchemar. Puis elle dut admettre que c'était la réalité, que cette nuit horrible avait bien eu lieu, et qu'un criminel était bel et bien en train de comater (oui, ce verbe n'existe pas mais devrait !) dans son salon. Elle ne pouvait demander de l'aide à personne, et n'était même pas sûre de sortir vivante de cette histoire. Alors comme dans toute situation improbable, Madison Evans ne voyait qu'une seule solution, descendre une bouteille de vin. Et après réflexion, une bouteille de Tequila serait encore mieux ! Elle se sentait presque d'humeur à faire des cocktails et les descendre à la chaîne ! Et aussitôt elle s'activa derrière son bar à cocktail pour ramener sur la table du salon de quoi faire à peu près une dizaine de cocktails différents. Ainsi commença le début de la fin de la nuit, à s'enfiler des Margaritas et autres Tequila Sunrise devant des rediffusions de How I met your mother.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Mai - 10:03

Comme après chacun de ses black out, D. se réveilla en sursaut, le cœur battant et les sens en éveil. Alerte. Et prêt à se battre, à se défendre. Mais lorsqu'il aperçu Madison du coin de l’œil, un verre à la main et les yeux tranquillement fixés sur un écran de télévision, il se détendit immédiatement et se laissa de nouveau glisser sur les coussins. Marrant comme elle pouvait l'apaiser uniquement par sa présence. "Navrant" prononça-t-il doucement.
La première frayeur passée, D. s'étonna de se trouver sur le canapé. La dernière chose dont il se souvenait, c'était le carrelage glacial de la salle de bain et une présence plus douce, plus chaleureuse et moelleuse sous sa joue. "Mon Dieu !" réalisa-t-il dans un sursaut. Il s'était évanoui sur Madison ! Et peut-être (sûrement !) sur l'une des parties les plus délicates de son corps qui soit !
Fidèle à lui-même, il ne put que sourire à cette pensée, l'imaginant s'affoler et le traiter de tous les noms en le traînant jusqu'au salon... sans parler de a façon dont elle avait dû s'y prendre pour le hisser jusque sur le canapé... D'une certaine manière, il était immensément fier d'elle, fier qu'elle soit si forte. "Et elle le sera plus encore une fois que j'en aurai terminé avec elle" pensa-t-il. C'était bien là ce qu'il attendait de sa petite protégée, même si elle, engoncée dans sa crainte de tout ce que D. représentait, ne s'était pas encore aperçue qu'elle allait s'épanouir et grandir sous son aile. Qui sait, peut-être d'ailleurs ne s'en apercevrait-elle jamais ! Qu importe ! Il ne s'embêterait pas à l'en informer !
Quand enfin il eut la force de se redresser sans sentir le monde tanguer sous lui ou sa tête prête à exploser, il remarqua la panoplie que Madison avait placé sur la table. Il y avait là des mixtures intéressantes, de quoi s'amuser pour un bon moment, et accessoirement, de quoi souler un éléphant ! "Parfait !" se dit-il, c'était exactement ce qu'il lui fallait !
Il fixa Madison, guettant le moindre signe de colère ou d'assentiment de sa part, mais elle ne dit pas un mot. Ne demanda pas s'il allait bien. Ne le regarda même pas. Sa seule réaction fut de lui tendre son verre, sorte de symbole de trêve, de courte armistice, d'offrande à une possible paix pour la soirée. Cette paix, D. l'accepta avec félicité. Il s'empressa de saisir le verre en frôlant les doigts de la belle au passage. Il n'avait pas commandité ce contact et il lut dans ses yeux qu'elle le savait. Bien. L'accord tacite semblait signé, la soirée pouvait commencer. Tout en fixant son regard dénué d'animosité, il vida son verre d'un trait.

Plus tard - des dizaines de verres plus tard -, D. et Madison étaient assis ensemble sur le canapé, côte à côte, et dans le noir que la télévision brisait, ils se regardaient. En paix. Et c'est à cet instant que tout se mit à basculer.
Dans son esprit, embrouillé par l'alcool et les événements de la soirée, et dans son cœur, trop souvent ravagé par la déception et le regret, naquit soudain une joie immense, une euphorie qu'il eut du mal à maîtriser.


- Ella, murmure-t-il de ses lèvres tremblantes et les yeux embués. Mon Dieu, Ella...

Il passa une main maladroite sur la joue de sa belle et saisit une mèche de ses cheveux d'or. Il la couva des yeux, avec tendresse et le cœur battant. Le souffle manquant. Époustouflé. Émerveillé... Il chercha furtivement ses lèvres pour un baiser avant de la serrer contre son cœur, aussi heureux que bouleversé.


- Ella ma douce, mon amour... Tu m'as manqué, tu m'as tellement manqué...

Il la repoussa, le temps d'un battement de cœur, et se mit à l'embrasser. Intensément, passionnément... Amoureusement.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Juil - 13:06

Oh my God. Il fallut un certain temps à Madison avant de comprendre et surtout de réagir. Alors qu'elle commençait à s'endormir après cette nuit mouvementé et cette petite séance de bourrage de gueule improvisée, elle sentit qu'on commençait à la trimbaler. Elle ouvrit péniblement les yeux et se retrouva face à l'étrange spectacle de D en pleine contemplation. Il semblait ahuri et à la fois incroyablement heureux, et avant que Mad ne s'en rende compte, il la serra contre lui. Puis l'improbable se produisit : il l'embrassa. La jeune fille ouvrit de grands yeux étonnés, et au bout de quelques secondes où la surprise avait réussi à phagocyter tous ses mouvements, elle réagit. Elle repoussa le jeune homme avec toute la force qu'il lui restait, et instinctivement, elle accompagna son geste d'une gifle qui cueillit la joue de D. Pour le coup, il avait fait fort quand même ! Oser l'embrasser comme ça, à croire que pour lui c'était tout à fait normal ! Elle fit bond en arrière et projeta tout au bout du canapé, le temps de reprendre ses esprits. Il paraissait étonné de sa réaction, presque trahi, puis toute émotion s'effaça de nouveau, sûrement quand il comprit enfin ce qu'il venait vraiment de faire. Madison prit une profonde inspiration puis se leva. Elle s'assura qu'elle tenait bien debout, et que le plus gros des effets de l'alcool était parti. Sur la table, des bouteilles à moitié vides pour certaines rappelaient à Madison qu'elle venait de se soûler avec le type qui quelques heures auparavant avait quand même essayé de la tuer. Elle ne comprit plus du tout ses réactions de la soirée. Elle avait passé son temps à le repousser, mais également à le retenir. Elle le trouvait fascinant, un vrai mystère des plus complexes. Et lui aussi semblait la trouvait fascinante, fait que Mad' ne s'expliquait pas non plus.

Dehors, les premiers rayons du soleil commençait à percer la nuit. New York City se réveillait peu à peu et s'apprêtait à replonger dans son quotidien endiablé. Mais pour la jeune femme, le temps s'était suspendu. Ses lèvres semblaient être en feu, et elle se sentait honteuse de s'être laissée ainsi embrasser par quelqu'un d'autre que son Jeff, même si elle n'avait rien fait pour. Elle se mit alors à penser à Jeff. Ah ce mec... Le sentiment de solitude qui l'habitait depuis quelques semaines creusa finalement un trou profond en elle. Elle devait se faire à l'idée que Jeff allait la quitter. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle devait aller se jeter dans les bras du premier type venu, encore moins si ce mec semblait être un psychopathe dangereux et enclin à la violence. Finalement, au bout de quelques minutes de silence - qui parurent durer une éternité - elle se retourna et lui fit face.

- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Pourquoi moi ?

Elle avait l'air lasse, mais ses yeux le suppliaient de bien vouloir lui donner une explication à tout ce cirque. Il était temps qu'ils s'expliquent. Il ne pouvait pas la harceler ainsi juste parce qu'elle avait vu son visage. Surtout qu'il savait parfaitement qu'elle n'irait jamais voir la police pour leur raconter les évènements de ces dernières semaines. Tout ça n'avait aucun sens. Elle ne lui avait rien fait. Elle s'était juste retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, et en avait payé les conséquences, et bien plus. Pourtant il s'était obstiné à la terroriser. Elle ferma les yeux, et le prénom d' "Ella" lui traversa l'esprit. Il l'avait appelé Ella. Qui était cette nana, et qu'est-ce qu'elle venait faire là, dans leur histoire ? Madison rouvrit les yeux et scruta D. Il semblait s'être renfermé et ne voulait visiblement pas répondre. Elle insista.

- Et qui est Ella ? C'est quoi le rapport ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Juil - 14:53

La sensation était exquise, et si son corps ne semblait pas se souvenir de ses lèvres, son coeur lui, n'oublierait jamais l'euphorie merveilleuse qu'il ressentait à chaque frôlement de sa peau sur la sienne, à chaque vibration, à chaque contact. Il le poussait à agir, à la presser contre lui, et lui faisait ressentir tout ce que son cerveau défectueux ne pourrait jamais assimiler, chahutant son âme, réveillant l'ardeur si longtemps oubliée.
Mais soudain, quelque chose se brisa et l'euphorie du moment retomba cruellement. Lorsqu'il rouvrit les yeux, la première chose qu'il vit lui déchira le coeur, peut-être plus encore que l'annonce de sa mort quelques années auparavant. Elle se tenait à l'autre bout du canapé, le visage figé dans une expression d'incrédulité mêlée de dégoût et les bras tendus devant elle, comme si elle empêchait le diable en personne de l'approcher. Elle l'avait
repoussé ! Elle l'avait... rejeté ! La gifle magistrale qu'il avait reçue n'était rien, mais la vision de son amour se protégeant de lui acheva de réduire son coeur en miettes. Son visage se décomposa. Avec n'importe qui d'autre, son coeur aurait crié :"Trahison !" , mais avec elle, il n'y avait jamais eu de tel soupçon. Et cette pensée, avant même d'être formée, s'effaça dans un océan de douleur. Elle était toujours si sincère, si juste. Il devait avoir fait quelque chose pour qu'elle se conduise ainsi, avoir commis l'irréparable. Et elle allait partir. Une fois de plus.
Mon Dieu, il avait si peur qu'elle reparte ! Si peur de ne plus jamais la revoir ! Et si la toucher pour s'assurer qu'elle était encore là n'avait plus de sens sous son regard meurtrier, il pouvait au moins la regarder, la contempler, encore et encore, et graver ses traits dans sa mémoire pour ne jamais oublier. Mais alors qu'il la fixait intensément, sa propre expression figée dans le chagrin, il se rendit compte que quelque chose était différent. Un grain de beauté manquant, des lèvres plus rebondies, une fossette inattendue... Quelques détails qui semblaient insignifiants mais qui pour lui changeaient irrémédiablement la donne. S'apercevant de sa méprise, son coeur se glaça d'effroi, et il revécut en un clin d'oeil toutes ses années de deuil et de souffrance, d'acceptation de la cruelle vérité. La blessure se remit à saigner.
Il remit son masque immatériel pendant quelques instants, pour cacher le brusque afflux de sentiments qui le traversaient sans ménagement, et se renferma en lui-même. Il sentait sur ses lèvres un goût amer, plus désagréable encore que de l'acide versé sur une blessure. Il se sentait trahi par Madison, cette maudite sirène qui lui avait fait perdre ses moyens depuis le jour de leur rencontre. Pourquoi ne l'avait-t-il pas battue dans cette ruelle ? Coursée et puis défigurée pour qu'elle ne lui présente plus jamais ce visage !? Elle l'avait ensorcelé dès le premier instant. Il s'était laissé ensorceler...
Le pire dans toute cette histoire, était qu'il avait aimé l'embrasser. Mon Dieu, mon Dieu, mais quelle offense avait-il fait à son ange ? A sa princesse Ella ? Il inspira un grand coup, refusant de penser à cela alors qu'il se trouvait encore sous le toit de la traîtresse et la cherche justement du regard. Elle faisait les cent pas mais se retourna soudain, comme animée par un malheureux hasard, et leurs yeux se croisèrent brièvement. Évidemment, dans d'autres circonstances, il aurait aimé jouer à qui soutiendrait le regard de l'autre le plus longtemps et avec le plus d'effronterie, mais la situation présente ne s'y prêtait pas, et la seule chose qui le marqua avant qu'il ne baisse les yeux, fut qu'elle semblait souffrir elle aussi. Et ce fut étrange comme ce constat réussit à brider sa fureur. Il s'interrogeait sur cette particularité déconcertante lorsqu'elle lui demanda :


- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Pourquoi moi ?

Tourmenté dans son fort intérieur, il décida qu'il ne répondrait pas.

- Et qui est Ella ? C'est quoi le rapport ?

A son nom, il tressaillit, mais cela ne fit que le conforter davantage dans sa façon d'éviter le problème. Il se leva lentement, et sans un regard, se dirigea vers la porte.

- Je m'en vais.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Juil - 20:40

- NON ! Tu ne peux pas partir ! Pas maintenant !

Encore une fois, il avait tenté une stratégie de repli. Mais Madison ne pouvait décemment pas le laisser filer. Elle ne pourrait jamais vivre en paix avec lui qui rôdait autour. Qui sait si demain il n'allait pas revenir et cette fois l'étrangler pour de bon ? Et ... s'il ne revenait jamais ? Honnêtement, cette dernière pensée donnait plus de frissons à la jeune blonde que l'idée de mourir. S'il partait définitivement, cela signifierait qu'elle allait être définitivement seule. Et elle comprit enfin pourquoi toute la nuit elle n'avait cessé de le chercher, de le garder près d'elle - à une certaine distance cela va de soi. Au plus profond d'elle, Madison craignait de finir seule, de devoir errer encore tel un fantôme dans l'immense demeure familiale. Le silence allait finir par la terroriser. Et même sortir devenait impensable. Elle se sentait encore plus seule au milieu de "ses amis", qu'ici à ne rien faire en mangeant de la glace. Elle se rendait compte qu'elle avait mis New-York au défi, qu'elle pensait avoir dominé la grosse pomme et y avoir imprimé son nom, mais c'est bel et bien la ville qui l'a eue. En lui donnant l'illusion d'être entourée, New-York l'avait en fait isolée. Mais maintenant, il semblait que Madison avait sa chance, qu'elle pourrait vaincre sa solitude, et c'était apparemment D. qui devait l'aider dans cette quête. Pour elle ne savait quelle raison, il était fasciné par elle. Pas par son argent, pas par ce qu'elle faisait semblant d'être, mais par elle, Madison Evans. Et elle aussi se trouvait être fascinée par cet homme. Mystérieux, beau comme un dieu et surtout dangereux, il avait ramené un peu de piment dans la vie de Mad, et lui avait apporté le sentiment le plus excitant qu'elle connaisse : l'adrénaline.

Elle le devança et se plaqua contre la porte. Il ne devait pas partir, elle ferait tout pour l'en empêcher. Elle leva ses grands yeux verts et les planta dans les prunelles glaciales de D. Elle avait l'impression de plonger dans un puits sans fond et pour ne pas se perdre, elle inspira profondément. Elle tenta du mieux qu'elle put de reprendre contenance et reprit une expression impassible.

- Frappe-moi, viole-moi ou tue-moi si ça te chante, mais ne pars pas comme ça, sans rien me dire. Tant que je ne saurai pas ce que tu me veux, ce que tu as l'intention de faire ensuite je ne te lâcherai pas.

Elle avait prononcé ces mots de la voix la plus posée et convaincante qu'elle put, mais elle se doutait bien que D ne se laisserait pas faire aussi facilement.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeMar 31 Juil - 15:33

D. se sentait ébranlé et perdu, presque déchu de son statut d'être supérieur et sans faille, et l'idée lui vint d'abandonner cet inextricable nid d'ennuis et de s'enfuir. Loin. Après tout, il aurait très bien pu partir sans encombre. Écarter cette petite malheureuse de son chemin et disparaître dans la nuit noire pour se cacher aussi bien du monde entier que de ses pensées. Mais cette attitude aurait sonné si faux à ses oreilles, si lâche et si minable, qu'il aurait préféré se taillader les veines sans autre forme de procès. Alors il remit son masque et redevint le D. que tout le monde connaissait. Celui-là même dont chacun des gestes n'était que puissance et hostilité, dont l'être criait son agressivité, mais surtout celui qui n'aurait jamais laissé passer pareille invitation à la débauche et à la violence. Il se drapa d'une confiance insolente et avança vers elle d'un air menaçant. Son visage, si neutre auparavant, avait acquis une dureté nouvelle, une étincelle, et un sourire sadique étira ses traits. Il la saisit à la gorge en prenant soin de loucher excessivement sur ses formes voluptueuses avant de remonter son regard et de lui faire face.

- Une proposition comme ça, ça ne se refuse pas, dit-il d'une voix prédatrice. Mais ma petite... (il la plaqua contre le mur) ... es-tu vraiment certaine... (et se colla à elle)... de vouloir me laisser faire de toi ce que je veux ? De me laisser... (il laissa sa main libre jouer avec le bord de son t-shirt puis remonter doucement, plus haut, toujours plus haut jusqu'à effleurer son soutien-gorge)... aller jusqu'au bout ?


Il resserra son étreinte autour de son cou et, passant la main derrière son dos, dégrafa son sous-vêtement d'un geste expert. Il s'attendait à ce qu'elle craque à tout moment, à ce qu'elle perde pied et le repousse par instinct ou dans un mouvement de panique mais elle n'en fit rien. Rien ne vint. Alors il la retourna brutalement et laissa son souffle chaud balayer sa nuque dans l'espoir que l'usage de la force la ferait réagir. Emprisonnant ses deux mains dans l'une des siennes, il s'attaqua à son jean de l'autre. Il la sentit se tendre contre lui, prête à exploser. De colère ? De rage ? Ou d'indignation peut-être ? Il n'en savait rien et ne le saurait jamais car elle se détendit soudain, soumise, immobile. Et D. détestait ça. Certes il la voulait, son désir était réel et Madison devait bien le sentir, mais le problème venait justement de cette dernière. S'il avait violenté des filles ? Évidemment ! S'il les avait frappées ? Et comment ! Mais s'il les avait violées ? La réponse était non. Et ce malgré tous les efforts qu'il faisait pour faire croire le contraire. Et puis, il avait déjà décidé qu'il ne lui ferait pas plus de mal que nécessaire, et il ne reviendrait pas sur cette décision même si l'absence de rébellion de cette ensorcelleuse l'irritait au plus haut point. Franchement, il se le demandait : que s'était-il passé dans sa petite tête de linotte pour qu'elle cesse de se battre et abandonne ainsi son corps dans une offrande perverse et incroyablement dangereuse ? Avait-elle si peu d'estime de soi ? N'était-elle en fait qu'une plastique ? Une de ces filles sans cervelles se faisant entretenir par le plus offrant ? Mon Dieu, non ! D. ne pouvait pas imaginer qu'elle puisse incarner le joujou de qui que ce soit - le sien excepté évidemment. Il devait forcément y avoir une raison car elle le savait sûrement : il aurait pu prendre ses instructions au pied de la lettre et la briser sans même un remord passager... Il la lâcha soudain dans un soupir et la regarda bien en face.


- Madison Evans, tu n'es qu'une idiote !


Et il retourna s'affaler sur le canapé. Il ferma les yeux et haussa la voix pour qu'elle puisse l'entendre du vestibule.

- Je répondrai à tes questions si tu réponds aux miennes.


Si elle mentait, il le saurait de toute façon, que ce soit maintenant ou après quelques investigations, mais lui pourrait sans doute la tromper sans qu'elle puisse déterminer son degré de sincérité... C'était un jeu dans lequel il ne pouvait que gagner, et quand bien même celui-ci lui déplairait, les règles ne demanderaient alors qu'à être changées.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeJeu 4 Oct - 19:35

En voyant le regard menaçant qu'il arborait, Madison faillit reculer. Elle savait qu'il prendrait ses paroles très au sérieux, et elle ne doutait pas qu'il puisse exécuter tous les plans diaboliques qui fleurissaient dans son esprit dérangé, surtout lorsqu'il souriait de cette façon. Elle se demanda si elle tiendrait, si elle accepterait de se laisser aller ainsi sans aucune forme de résistance. Il lui suffisait de faire abstraction de son être, de devenir un personnage, aptitude qu'elle avait depuis longtemps acquise. Mais quel genre de personnage laisserait ainsi son corps à l'abandon, dans les mains d'un homme capable de toutes les folies ? La jeune fille sentit son corps se tendre au maximum quand il la saisit à la gorge, ravivant les douleurs de l'étranglement. Il commença à lui susurrer que sa proposition était vraiment tentante et d'un coup il la plaqua sur le mur, tout en continuant de parler. Si elle était certaine de vouloir le laisser faire ? Eh bien en voilà une bonne question. Elle se mordit la lèvre pour garder son sang froid, alors qu'il commençait à balader sa main sous son débardeur. Elle se força au calme, et pensa comme tout à l'heure à des paysages paisibles, à des scènes agréables... Mais ses résolutions faillirent partir en fumée quand il dégrafa son soutien gorge. Elle serra les dents et ouvrit les yeux pour le regarder. Tout ce qu'elle vit fut désir ardent et folie, et elle n'eut pas voir davantage car il la retourna et la serra contre lui, jouant d'elle comme si elle n'était qu'une poupée qu'on pouvait malmener à volonté. Elle se tendit encore quand il commença à déboutonner son jean. Pouvait-elle vraiment continuer ce jeu ? "Ne laisse rien paraître, ne fais rien." Elle se répétait ces mots en boucle, tentant au mieux de calmer ses élans de furie qui la poussait à se rebeller et à se débattre. Au souvenir de sa réaction de tout à l'heure quand elle avait joué la carte de l'indifférence, elle redoubla de motivation pour incarner de nouveau l'immobile poupée. Peut-être que s'il voyait encore une fois qu'elle ne réagissait pas, que ce jeu lui était maintenant totalement insignifiant, qu'elle n'en avait définitivement plus rien à faire, peut-être oui qu'il lâcherait l'affaire. Elle se mobilisa alors pour se détendre complètement, relâcher tous les muscles qui étaient prêts à passer à l'action et elle redevint ce mannequin inerte qu'il pourrait utiliser à son bon vouloir.

Elle fut récompensée car il la lâcha enfin, sûrement dégoûtée qu'elle ne joue plus le rôle de la victime prête à tout pour survivre... Elle retint un sourire triomphant quand il lui dit qu'elle n'était qu'une idiote. Une idiote qui encore une fois avait réussi à dompter le grand D, ou du moins à freiner ses ardeurs. Elle l'observa retourner s'affaler sur le canapé, pendant qu'elle tentait de se rhabiller en toute discrétion.

- Je répondrai à tes questions si tu réponds aux miennes.

Elle haussa un sourcil pour lui signifier qu'elle était un peu perplexe, mais finalement haussa les épaules pou dire qu'elle était d'accord. Qu'avait-il de si intéressant à lui demander ? Car c'était bien lui le personnage le plus intrigant et de loin le plus dangereux ! A part lui raconter ses virées shopping et ses journées à vivre une vie de riche, elle ne voyait pas ce qui pouvait être intéressant ! Elle plaça un pouf en face de la table et en face de lui, et se posa avec désinvolture, un léger sourire ornait son visage, comme si rien ne s'était passée auparavant. Elle ramena ses jambes vers elle et les croisa, et enfin le regarda d'un air assez serein.

- Je te redemande donc... C'est quoi le problème avec moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me poursuives jusque chez moi ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Mar - 11:52

hs: désolée pour cet effroyable retard et pour la piètre qualité, j'ai recommencé le post cent fois sans réussir à l'améliorer...

D. sentit plus qu'il ne vit Madison s'installer dans son énorme pouf et se préparer mentalement à leur petite joute verbale.

- Je te redemande donc... C'est quoi le problème avec moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me poursuives jusque chez moi ?


D. sentit ses poils se hérisser dans son dos. Il avait certes dit qu'il répondrait à ses questions mais bon sang, qu'est-ce que cette fille pouvait l'irriter ! Que voulait-elle qu'il lui réponde ? Qu'elle était une proie facile ? Qu'elle avait piqué sa curiosité dans la sombre allée ? Peut-être voulait-elle même lui faire avouer que son penchant pour elle allait au delà d'un simple jeu de dominés, qu'il... l
'aimait ? Cette pensée le fit sourire intérieurement. Pourquoi ne pas jouer le jeu histoire de voir sa réaction ? Il en jubilait d'avance... Cela pouvait s'avérer extrêmement gratifiant : elle serait peut-être plus en confiance, moins crispée... ou alors immensément plus paniquée... Pas de doute, dans tous les cas il s'amuserait ! Mais il devait se laisser le temps de décider s'il voulait réellement s'engager dans cette voie-là ou s'il préférait parler d'Ella, car le risque était réel : si elle ne le croyait pas, leur accord serait caduc et il s'en irait. Pour rien au monde il ne l'aurait avoué mais pour la première fois de sa vie il avait peur de ce qu'il ferait après.

- Moi d'abord ! s'exclama-t-il soudain. Je commence.

Il vit les lueurs de la protestation s'élever dans son regard mais il les ignora. Les règles du jeu étaient claires : il en était le maître et le créateur. Il avait tous les droits tant qu'elle ne doutait pas.

- Je veux mes réponses et je les veux maintenant, continua-t-il. Dis-moi ce qu'une fille comme toi, qui a la gloire à ses pieds, de l'argent à ne plus savoir qu'en faire et un petit-ami... tellement aimant fait dans sa grande maison vide par une belle soirée comme celle-ci à se morfondre devant la télé en noyant son chagrin dans la crème glacée ?

Et sans attendre la réponse, il ajouta :

- Ce crétin t'a plaquée, n'est-ce pas ?

Il embrassa du regard les vestiges de la soirée télé de madison en attendant qu'elle lui réponde. Quelle que soit sa réponse, son opinion sur le "crétin" en question ne changerait pas. Ses doigts brûlaient de rencontrer sa petite gueule d'ange pour lui refaire son portrait façon Picasso, et ce depuis qu'il l'avait vu enlacer sa petite protégée. Il n'était pas digne d'elle, trop imparfait, et si ses informateurs ne s'étaient pas trompés, il s’accommodait volontiers d'une vie d'infidélité. D. le méprisait. Un seul mot de la belle et il allait payer.
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Madison Evans

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeDim 5 Mai - 3:15

Elle aurait du s'y attendre. Elle aurait du savoir qu'il irait chercher les failles les plus profondes en elle. C'était un prédateur, il ne voulait pas que sa proie se sente trop à l'aise en sa compagnie évidemment. Alors bien sûr il s'attaquait à tout ce qu'il y avait de plus instable dans sa vie... Jeff. Jefferson Barnes et Madison Evans, un couple devenu mythique, un conte de fée dont le début n'avait rien de glorieux ou merveilleux. Banale histoire d'un soir, une rencontre dans un hôtel, un jeu de séduction, quelques coupes de champagnes et hop, la jeune fille avait terminé sa course dans les draps du bel inconnu. Mais lui n'avait pas oublié cette fille, cette soirée improbable qui l'avait mis sur le chemin de la future reine de l'Elite. Et elle non plus n'avait pas été indifférente aux charmes mystérieux de son Apollon. Il l'avait cherché, et le hasard les avait remis sur le même chemin. Fou de passion, il avait réussi à faire abstraction de ses trois ans de moins pour accepter de vivre avec elle une histoire d'amour fusionnel. Madison avait goûté au bonheur pur, à la douce extase de la vie loin de la solitude. Elle avait dit adieu à sa vie de débauches, enfin consciente que ce n'était pas comme ça qu'elle cesserait de se sentir seule. Il lui avait donné plus que ce qu'elle n'avait espéré. Aimer et être aimé en retour... N'était-ce pas ce qu'il y avait de plus réel en ce monde ? Mais voilà que leur belle histoire battait de l'aile. Ils ne se voyaient plus, se disputaient sans cesse et surtout il y avait les autres filles... Celles qu'il voyait de temps en temps pour se rassurer sur son statut de mâle dominant, celles qu'il visitait quand sa reine ne pouvait lui accorder de temps.

- Il avait besoin de sortir avec des potes, de décompresser après les examens... Sa voix n'était pas très assurée, sûrement parce qu'elle savait qu'il n'y avait pas que ça. Et même si on n'en a pas l'air, on est toujours ensemble. C'est juste que c'est plutôt... difficile ces derniers temps.

Elle savait que ça ne servait à rien de mentir à D. Il verrait à la seconde même que c'était faux.

- Et ni l'argent, ni la gloire n'y changeront quelque chose. Tout ça est d'un triste et d'un terne... sauf quand tu es là.

Pourquoi avait-elle rajouté ça ? Madison ne pouvait s'expliquer cet élan qui l'avait poussé à se confier.Mais ce qu'elle disait semblait trahir des pensées plus profondes, qu'elle même refoulait. Elle devait pourtant se l'avouer, sa rencontre avec D. avait ramené une dose d'instabilité et de piment dans sa vie qui la sortaient de l'état léthargique dans lequel elle s'était plongée depuis plus d'un mois déjà. Même si elle avait été la malheureuse victime d'un viol suite à cette rencontre, elle avait vécu nuit et jour dans l'attente de le revoir, le frisson du danger la maintenait dans une transe agréable. Elle se droguait de l'adrénaline que chacune de ses rencontres avec lui provoquait. Et bien que où qu'il aille il se passe un malheur, elle était plutôt enjouée de le savoir dans son salon à ce moment même, car elle vivait alors des moments palpitant comme jamais elle n'en avait vécu.

- Enfin, je veux dire que tu changes toute la donne quand tu es là, puisque je perds totalement le contrôle. Bref, j'ai répondu à tes questions ? Les miennes sont toujours en attente par contre.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance - Page 2 Icon_minitimeMer 8 Mai - 8:13

- Il avait besoin de sortir avec des potes, de décompresser après les examens... Et même si on n'en a pas l'air, on est toujours ensemble. C'est juste que c'est plutôt... difficile ces derniers temps.

"Ben voyons !"pensa-t-il. Et lui aurait bien besoin d'un château en Espagne... Sa désapprobation devait se lire sur son visage, autant pour le comportement du crétin que pour leur couple prétendument toujours à flot, aussi ne fit-il aucun commentaire. Elle savait qu'elle se mentait, et elle savait qu'il n'était pas dupe.

- Et ni l'argent, ni la gloire n'y changeront quelque chose. Tout ça est d'un triste et d'un terne... sauf quand tu es là.

L'expression de D. se métamorphosa une fraction de seconde avant de se fermer, plus impénétrable, plus énigmatique. Sa déclaration l'avait surpris et amusé. Presque enchanté. Et il ne savait que faire de ces sentiments humains qui l'entravaient. Pour la seconde fois de toute sa vie il se sentait désorienté et perdu, oscillant dangereusement au bord d'une abîme sans fin. Il se tenait à un tournant, à l'aube d'une nouvelle ère où la moindre décision pouvait le faire basculer du "bon" ou du "mauvais" côté. Mais il n'était plus très sûr de ce que le bien et le mal, le bon ou le mauvais, le côté lumineux ou l'obscurité signifiaient. Il avait toujours vécu du mieux qu'il le pouvait dans la voie qu'il s était tracée, mais c'était Ella qui avait allumé la bonté en lui, apporté le bien dans sa vie. Pas un seul instant avant la rencontre de son ange il ne s'était dit qu'il faisait fausse route : ni quand il avait dealé pour la première fois à l'âge de 15 ans seulement, ni quand il avait frappé sa première conquête, ni à aucun autre moment de sa vie de criminel. Jamais. Mais son ange l'avait changé, et instillé le doute en lui avec quelque chose de plus tenace, de plus fort que tout : l'amour. Tuer son assassin lui avait ensuite semblé être la suite logique de son histoire ; reprendre sa vie de reclus, de maître de la nuit avec plus de dureté, plus de détachement, et toujours masqué, ainsi son destin s'était-il imposé. D. avait tourné le dos à une possible absolution et s'était enfoncé dans les méandres de la noirceur, étouffant la douceur et la passion. Mais à présent, il sentait la flamme revenir, se diffuser dans son être comme un électrochoc, franchissant des frontières floues et imprécises sur lesquelles il se baladait, en équilibre dans l'atmosphère immobile comme l'état de stase marquant le passage entre la début du jour et la fin de la nuit, où le temps se fige ou ralentit, où les possibilités semblent infinies. Où l'on a le choix entre condamner et réussir sa vie.
Perdu dans l'instant, dans ses pensées et ses sentiments, D. sursauta lorsque Madison continua. Il se sentait fébrile, hanté, mais il ne laissa rien paraître de plus que ce sursaut : il ne voulait pas paraître bouleversé.


- Enfin, je veux dire que tu changes toute la donne quand tu es là, puisque je perds totalement le contrôle. Bref, j'ai répondu à tes questions ? Les miennes sont toujours en attente par contre.

Quelle ironie, pensait-il. Si elle n'était pas plus au contrôle que lui, alors qui ? Il devait se reprendre ou s'abandonner, prendre un virage quel qu'il soit pour ne pas finir sa course dans le mur en contrebas. Ignorant encore une fois ses questions, il se leva et désigna l'entrée de son menton.

-Habille-toi, nous sortons.

Et il sortit l'attendre sur le perron. Il avait senti sa détresse, ses espoirs confus, les déséquilibres intérieurs qui l'habitaient autant que lui. Ils avaient besoin de perdre pied, ils avaient besoin de s'amuser.
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